Azus et Murmandamus : une première rencontre

Azus marchait entre les arbres, escaladant le Mont du Griffon.
Il esquiva une souche d'arbre et regarda la pente qu'il lui restait encore à gravir.
Mais quand il se retourna il vit ce qu'il avait déjà gravit et il reprit espoir.
Il cherchait la présence d'un autre dragon depuis des mois mais n'en avait toujours pas trouvée.
Il désespérait, déprimait mais jamais n'abandonnait car il savait qu'un jour, il trouverait.
Sa seule raison de vivre résidait dans le fait qu'il devait y avoir d'autres dragons sur ces terres.
Il n'en avait pas croisé un seul depuis près de trois ans mais ça faisait moins d'un an qu'il cherchait activement.
Maintenant qu'il y repensait, il se trouvait stupide d'avoir attendu aussi longtemps.
Mais le passé est derrière et on ne peut pas le changer.
La seule chose qui restait à sa portée c'était ne pas oublier et continuer d'avancer.
En plus Azus ne comptait vraiment pas finir ses jours seuls.
Non ! Non ! Et non ! Il lui fallait un compagnon de route.
Quelqu'un avec qui parler, rire et jouer.
Et ceci même si il ne ramènerait jamais les dragons qu'il avait perdus.
Son objectif n'était pas de revivre le passé mais d'avancer et de vivre l'instant présent.
" Qui vivra verra. " Et Azus voulait voir ce que l'avenir lui réservait à lui comme à son espèce.
Elle qui avait presque connu deux fins avec les hommes et les dracoliches.
Mais Azus était confiant, le Dieu qui l'avait amené ici ne devait pas l'y avoir amené seul.
Aussi continuait-il de chercher un autre dragon avec qui rester.
Et serait-ce pas intution qu'il choisit le chemin de gauche plutôt que celui de droite.
Rien ne paraissait plus joli ni d'un côté ni de l'autre.
Et pourtant il n'avait pas hésité et était parti à gauche.
Sans perdre espoir il marcha ainsi jusqu'à la mi-journée.
Choisissant son chemin un peu à l'aveugle et sans trop réfléchir.
Là il fit une pause dans sa recherche.
S'autorisant un frugale repas constitué de fruits.
Il les avait trouvé de-ci de-là dans les arbres environnants.
Et bien que cela ne calait jamais vraiment sa faim, il ne s'autorisa pas à chasser.
Prendre la vie d'un autre pour assurer sa survie le répugnait.
Il ne refusait pas de manger ce qu'il trouvait mais tuer lui était impardonnable.
Même si cela pouvait conduire à sa mort.
C'est d'ailleurs un miracle qu'il soit encore en vie après les épreuves qu'ils avaient tous vécues.
Mais il avait survécu et maintenant, il cherchait simplement le bonheur.
Et le bonheur ne pousse pas sur les arbres, c'est pourquoi Azus se remit en marche.
Éclairé par l'astre rougeoyant il marcha pendant quelque temps avant de décider de se reposer un peu.
Il découvrit alors un coin paisible et suffisamment grand pour s'y coucher.
Il s'agissait d'une rive qui longeait un cours d'eau très petit mais tout de même peuplé de poissons.
L'eau semblait potable et malgré sa petite profondeur elle restait claire, d'un bleu azur.
Azus décida d'en boire quelques gorgées.
Après s'être désaltéré, il s'installa sur le ventre et contempla les environs.
Tout n'était que rocher et plante.
Les quelques rares oiseaux volaient sans gaieté.
Serait-ce qu'il broillait du noir ou bien que l'endroit était vraiment désagréable.
Il se pencha sur le sol et remarqua bien vite qu'il était pauvre en sédiment.
Il posa toutefois une grosse patte écaillée sur le sol et quand il la releva, un arbre y prit place.
Il se mit à pousser à une vitesse incommensurable.
Jusqu'à atteindre une taille dépassant légèrement celle des autres arbres des alentours.
Azus regarder le cerisier qu'il venait de faire pousser et qui lui faisait maintenant de l'ombre.
Son regard doré était voilé par un quelque chose de mélancolique.

- Ça ne fera qu'une autre journée seul ! -

Il l'avait prononcé à voix haute.
Comme si quelqu'un avait pu l'entendre.
Il était assez épuisé par son voyage mais pas assez pour dormir.
Il resta donc éveillé, le regard plongeant dans l'eau ou se dirigeant vers les alentours.
Il espérait secrètement que quelqu'un apparaisse et vienne lui réchauffer le cœur.

Murmandamus jura. Ses imprécations montèrent vers le ciel obscur, maintenant privé de la lumière diurne. Bien qu’à l’intensité volontairement modérée, la voie rauque du dragon fit fuir un peureux troupeau –horde ? meute ?- de volatiles qui épiaient l’étrange scène avec un intérêt que bridait quelque peu l’humeur apparemment massacrante du dragon noir. En effet, il était rare de voir un dragon, et il était encore plus rare d’avoir la chance toute relative d’en croiser un deuxième, car il eut fallut survivre à la première rencontre. Mais deux réunis dans le même lieu, c’était le signe adressés à toute les espèces à 1km la ronde qu’il fallait s’enfuir, et vite : il est d’ailleurs regrettable pour la prolifération des végétaux qu’en pareille occasion ils ne soient pas munis d’une paire de jambes.
Le dragon qui avait dissimulé tant bien que mal son importante masse derrière un rocher de taille tout aussi respectable grogna de frustration et de douleur mêlé. Sa condition physique lui interdisait le combat comme le vol, et il fallait que ce soit en un moment pareil qu’un rival intervienne, sans doute à fin de lui dérober son trésor si patiemment amassé : il lui semblait entendre d’ici ses joyaux lui demander secours et ce, il ne pouvait le tolérer.
D’une démarche claudicante qui enlevait au sentiment de terreur que chacun devait éprouver face à une telle créature, Murmandamus s’avança vers la berge du fleuve, et tenta de compenser son allure désespérante de par sa lenteur par des grognement gutturaux et des volutes de fumées sortant de sa gueule entre-ouverte et de ses narines dilatées . Tout en fouettant impitoyablement les broussailles de part et d’autre de son imposante queue, le dragon aîlé ouvrit plus sa gueule mais, alors qu’il allait vomir un flot de menaces qui, espérait-il, allait faire décamper l’importun en vitesse, il avala un peu de fumée et toussa, ce qui eut pour effet d’enflammer une malheureuse touffe d’herbe qui n’avait eu pour seul tort que d’avoir pousser là où il était dit que d’ un dragon mal luné sortirait des flammèches. Voyant devant la mine perplexe du visiteur que son stratagème n’avait pas eut le résultat escompté, Murmandamus réduisit son tirant de fumée afin d’avoir une discussion légèrement plus civilisée avec son interlocuteur qui n’avait pas l’air bien vif.

[Lol ! T'as vraiment un de ces sens de l'humour ! Azus et Murmandamus : une première rencontre 626820

J'adore.

Lol !]

Azus entendit un rugissement et se retourna.
Il vit alors un dragon noir approcher.
Il claudiquait et Azus devina qu'il était blessé.
Azus se leva et espéra qu'ils puissent devenir amis.
Il vint près de lui et ne cessa de jurer tout du long qu'il marchait.
Et alors qu'il s'arrêtait, il sembla s'étouffer.
Azus voulu à nouveau l'aider mais le dragon ne paraissait pas très amical.
Il vint face à lui mais ne trouvant rien à dire, il se tut.
Il était suffisamment heureux de ne plus se trouver seul.
Il se souvint soudain que le dragon boitait.

- Tu es blessé ? -

[merci^^ j'aime bien ton style aussi]

Murmandamus se surpris à balbutier un commencement de réponse quasi-inaudible, avant de se reprendre par un brutal secousse de la tête, ce qui faillit lui valoir d’assommer l’autre dragon. D’abord cette entrée pitoyable, ensuite ça… il s’annonçait difficile de se recréer un certain aura de prestige. Le dragon noir décida donc d’enchaîner sans répondre à la question du décidemment embarrassant visiteur.
-D’abord, qui es-tu et que fais-tu sur mes terres ? La moindre des choses lorsque l’on bivouac chez une autre créature des cieux, c’est de le prévenir de sa présence.
Murmandamus avait dit ses paroles d’un ton convaincu, ce qui était sans fondement puisqu’il n’avait jamais eut à justifier sa présence dans le domaine de qui que ce soit ; avant de se contredire et de perdre encore le peu de respect que pouvait provoquer sa présence, il décida de se taire et de prendre un air furieux en attendant la réponse de l’amphiptère , car s’en était forcément un, avec ses couleurs trop vives, inaptes au camouflage et ses ridicules plumes qui le faisaient penser à un vulgaire oiseau : comment pouvait-on ainsi mettre des traits de volatile à une créature aussi noble qu’un dragon ?
En, changeant quelque peu son inconfortable position, il essayait depuis quand il n’avait pas vu de ses congénères, en vain. Son mouvement lui fit l’impression qu’un carreau d’arbalète rougit par le feu, ce que balançait les hommes il y a bien longtemps sur à peu près tout le monde, transperçait son corps pour finalement se loger dans sa tête et marquer au fer rouge « DOULEUR ». Il n’eut pas le courage de transformer le rictus qui apparut sur son visage par un sourire triomphale, qui aurait de toute façon sonné faux par rapport à son allure générale.

[Merci !

Azus et Murmandamus : une première rencontre 456671

]

Alors qu'il attendait toujours une réponse, Azus reçut un coup de boule de la part du dragon noir.
Il resta sonné un moment mais la voix du dragon le ramena sur Wild Dragon.
Il fut alors étonné de son caractère possessif.
Mais se rendit vite compte qu'il devait avoir raison.
Il se sentit alors désolée, tellement désolée qu'il n'arriva pas à l'exprimer.
Il parvint malgré tout à répondre après quelques secondes qu'il passa à regarder ses pattes.

- Je m'excuse. Je ne savais pas que j'étais chez toi ! -

Mais tout de même, il était encore si heureux d'entendre la voix d'un autre dragon.
Il n'en revenait pas ! Il semblait vivre un rêve.
Alors qu'il relevait la tête pour voir si il était pardonné, ce qui ne semblait pas être le cas, il remarqua un rictus de douleur sur les traits du dragon noir.

- Je connais quelques soins... Si je peux t'aider j'en serais ravi ! -

Murmandamus esquissa un geste de sa patte antérieure en un geste qui se voulait désinvolte mais sa lenteur involontaire le rendait au contraire lourd et pesant.
-Garde tes décoctions pour d’autres occasions. En revanche, il n’est pas exclu que tu puisses m’aider.
En toute explication, le dragon noir se retourna et s’allongea avec précaution sur le flanc, offrant son arrière-train à Azus. La pression exercée sur ses côtes le fit toussoter sèchement, parsemant le sol de petites gouttelettes d’un rouge terne, à l’image de leur ancien réceptacle.
La créature à terre tendit sa patte postérieure gauche, permettant à l’amphiptère de deviner le but de la douloureuse manœuvre : elle mesurait bien soixante centimètres de long, était froide comme la mort qu’elle insufflait lentement dans le corps meurtrit de Murmandamus, et était tranchante par tous ses bords. C’était une sorte d’écaille d’une quelconque créature, qui devait mesurer une taille impressionnante ; fichée à la naissance de la patte, elle avait en partie attaqué les muscles du membre.
-C’est la seule que je n’ai pas réussi à retirer, expira le dragon noir. J’ai bien essayé, mais elle est trop mal placée et profondément enfoncée, reprit-il après avoir inspiré.

» Murmandamus
» Azus
» Ma premiere crea.
» Enfin « Ma première rencontre sur ces terres »[PV Lueur]